J’me lève tard, café froid, cerveau qui sombre dans l’brouillard,
Des to-do listes pleines de rêves morts enfermées dans un placard.
Les réseaux m’rappellent qu’j’suis qu’un point dans leur pixel,
Pendant qu’la planète crame, j’reste fidèle à moi-même.
Des injonctions partout, faut bosser pour kiffer,
Quand tu suis les règles, tu finis vite étouffé.
Les maux s’additionnent, et j’divise mes ambitions,
J’rentre pas dans leur moule, et subis pas la pression.
J’vois l’monde qui tourne à l’envers,
On suit l’chemin vers l’enfer.
J’me dis qu’il faut qu’je freine, mais c’est le temps qui m’écrase, j’ai la flemme.
Chaque seconde m’file des coups d’couteau, c’est pas l’extase, c’est la peine.
J’aimerais changer des trucs avant d’leur dire Adieu, je vous aime.
La télé crache des drames, c’est Netflix ou la guerre,
L’actu fait l’effet d’un p’tit frère qu’a plus d’repère
Moi j’vagabonde, entre deux âges et j’aime pas ça,
Je cherche du sens dans un monde qui vise le trépas.
Les potes se perdent dans leurs tafs, ou ils oublient leurs gosses,
Ils traînent avec tous leur doutes, passent des soirées atroces.
Tant qu’la fin est la même alors pourquoi courir ?
On naît pour être libre, on meurt pour obéir.
Et si j’laisse tout tomber, qui viendra m’rattraper ?
À force d’avancer, j’oublie parfois d’me projeter.
Les pensées s’entrechoquent comme un cœur en panique,
À quoi bon crier fort dans un monde numérique ?
Alors j’m’écris à moi-même, j’rature les propos extrêmes,
J’recommence souvent plusieurs fois avant d’trouver le bon thème
Chacun d’mes textes est devenu un rempart contre la haine
Tout était bien ici jusqu’à c’qu’ils violent la France et l’enchaîne
Le futur m’appelle, mais j’sais pas si j’veux répondre,
J’suis qu’un homme qui cherche à dégager l’horizon.
Intelligence artificielle dans l’ascension
Cerveaux humains vidés de toutes leurs connexions,
Ils finissent morts ou bien ruinés par dépressions.
J’voudrais changer le monde, qu’il retrouve la raison,
Et j’dois l’avouer, j’en ai marre de tourner en rond.
Marre d’un système qui nous utilise comme des pions.
J’suis pas si vieux, j’ai encore faim, J’créé du contenu,
Relis mes textes, j’partage sans fin, j’me mets à nu.
J’suis pas un rappeur mais un poète incongru,
J’ouvre les yeux, j’regarde plus loin, je vise l’inconnu.
Horizon