C’est dans l’ombre austère de son coffre bien clos,
Qu’un cœur de pierre veille, avide et sans goût,
Il compte et recompte tous ses précieux euros,
De loin, il contemple ses rêves les plus fous.
Et quand le bruit de l’or a remplacé les voix,
Alors, ses jours s’effacent lorsqu’il se retrouve seul,
Il fuit même le soleil et se cache dans les bois,
Craignant qu’un passant ne lui brise son linceul.
Chaque écu est brillant d’un éclat mensonger,
D’une promesse devenue vaine, d’un bonheur éternel,
Mais son âme s’effrite à force de ranger,
Ses trésors trop muets et son fardeau cruel.
Prisonnier des grands murs qu’il érige à chaque drame,
Il tourne en rond, seul, dans son antre glacé.
Ni l’amitié, ni tout l’amour qu’on acclame,
Ne peuvent alors franchir ce rempart insensé.
