1996 – c’était l’année d’mes premiers pas hip hop,
À 33 ans, j’me doutais pas qu’j’pourrais rentrer par la grande porte.
J’recommançais toute ma vie et j’avais bien trempé mon zgeg,
Je parcourais les rues d’Paris jusqu’au matin comme un touareg.
J’me rappelle – les autres passaient leur temps à s’faire des films,
Moi, j’découvrais tous les bienfaits qu’écrire des textes pouvait m’offrir.
J’avais pas trop compris comment déclencher mon airbag,
J’allais écrire des proses sincères, vider mon cœur, pas comme un shlag.
J’écoutais NTM, MOP et KRS One,
C’est à c’t’époque que j’ai connu c’qu’j’considérais comme du rap.
Avec Julien, j’étais Joeystarr, lui c’était Kool Shen,
On passait des aprèms à planer sur des sons à l’ancienne.
Et puis avec le temps, j’ai bien compris la valeur d’ma prose.
Conscient que le bonheur ne s’trouve jamais dans l’malheur des autres.
C’est bientôt j’vais percer, j’vais tèj les rames, et garder le cap
Choisir un anagrame, vu le rap game, c’est un handicap
Pauv’ tapette, tu veux m’tester, mais t’es pas prêt,
T’aimes le rap ? *Bah ouais*
Écoute mes textes, reste ouvert et bouge la tête,
Moi j’fais du son et je m’en tape de vos histoires,
T’aimes le rap ? *Bah ouais*
Moi je partage car la musique c’est fait pour ça.
Pauv’ tapette, tu veux m’tester, mais t’es pas prêt,
T’aimes le rap ? *Bah ouais*
Écoute mes textes, reste ouvert et bouge la tête,
J’ai d’la mémoire, j’sais c’que t’as fait et crois moi j’vais rien oublier,
J’suis dans les flammes, tel un Phoenix, j’oublie d’regarder le sablier.
Les valeurs de mes anciens coulent dans mes veines, ça c’est l’instinct.
J’connais mes failles, mes qualités, et j’sais c’que c’est que d’avoir faim.
J’m’en bats les couilles de tes menaces, dans tes courriers ou tes textos,
T’es pas capable de voir c’qui s’passe, c’est ton cerveau qui est miro.
Le hip-hop c’est ma culture, et j’veux en être un guérisseur,
Car j’en ai marre d’voir les p’tits frères, se faire passer pour des dealers,
Des pointeurs, des baiseurs, des thugs et puis des scarlats.
Beaucoup trop rare d’entendre quelqu’un qui fait ça juste pour le partage.
Sale époque, regarde Booba, les rappeurs se flinguent entre eux,
À croire qu’la crédibilité, c’est s’prendre beaucoup trop au sérieux.
Les jeunes, restez sincères, soyez pas des caricatures, c’est cheum,
Deviens honnête, tu nous fait honte, pense un peu à ta reum,
Commence par lire des livres et donne du sens à tous tes propos,
Tes écrits sont infâmes, oublie ta teub, choisi ton cerveau.
T’as des envies, donc assume-toi, lâche tes idées dans un poème,
Et si tu crois qu’le rap est mort, c’est qu’on doit pas parler du même.
Pauv’ tapette, tu veux m’tester, mais t’es pas prêt,
T’aimes le rap ? *Bah ouais*
Écoute mes textes, reste ouvert et bouge la tête,
J’ai d’la mémoire, j’sais c’que t’as fait et crois moi j’vais rien oublier,
J’suis dans les flammes, tel un Phoenix, j’oublie d’regarder le sablier.
